Allaitement et sevrage 4 minutes

Sevrage allaitement : quand et comment arrêter l’allaitement ?

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Vous avez allaité votre bébé jusqu’à présent, félicitations ! Vous lui avez donné le meilleur, grâce à votre lait maternel. Vous vous posez maintenant la question du sevrage ou avez déjà pris la décision d’arrêter d’allaiter ? Vous trouverez dans cet article de nombreux conseils pour passer cette étape clé de la vie de parents, en douceur, pour votre bébé comme pour vous.

Quand arrêter l’allaitement ?

Arrêt de l’allaitement  : un choix personnel

Il n’y a aucune règle ni âge idéal pour sevrer son bébé.

Il est cependant recommandé d’allaiter le plus longtemps possible car l’allaitement offre de nombreux bienfaits pour le bébé et la maman qui allaite. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) recommande ainsi l'allaitement au sein exclusif jusqu'à l'âge de 6 mois, et mixte, avec d'autres aliments que du lait maternel, jusqu'à 2 ans, voire au-delà.

Cependant ces durées indiquées restent des recommandations. En effet, la décision d’arrêter l’allaitement vous appartient complètement et c’est à vous de déterminer quand le “bon” moment semble se présenter, en vous basant sur vos contraintes, vos besoins et ceux de votre bébé.

Sevrage de votre bébé : un choix éclairé

Quelle que soit la durée de l’allaitement, qu’il s’agisse d’un allaitement court ou long, il est important que la décision de son arrêt vienne de la maman qui allaite et soit prise en toute connaissance de cause.

 

  • Vous hésitez à arrêter d’allaiter ? Posez-vous les questions suivantes : quelles sont les raisons qui vous poussent à sevrer votre bébé ? Quels sont, pour vous et votre bébé, les avantages et inconvénients de cette décision ? Y a-t-il des aspects qui vous gênent dans ce choix ? Pouvez-vous modifier certaines choses (organisation, accompagnement) vous permettant de continuer l’allaitement ?

  • Vous vous sentez contrainte de sevrer votre bébé, à cause de la reprise du travail, de l’entrée à la crèche, ou de la prise de médicaments, par exemple ? Sachez que, la plupart du temps et dans de nombreuses situations, il est tout à fait possible de continuer l’allaitement. N’hésitez pas à prendre conseil auprès d’une conseillère en lactation ou de votre sage-femme qui vous aideront à poursuivre sereinement votre allaitement.

  • Vous sentez que le moment est venu d’arrêter d’allaiter et êtes sûre de votre décision ? Faites-vous confiance, vous seule savez ce qui est meilleur pour vous et votre bébé. Même s’il vous paraît tout petit, n’hésitez pas à lui expliquer ce changement pour que vous l’abordiez sereinement tous les deux. Le rassurer ne pourra que favoriser la mise en place de son sevrage.

LE SAVIEZ-VOUS ?

Les durées d’allaitement sont très variables d’un pays à l’autre, d’une culture à l’autre, et bien sûr… d’une femme à l’autre !

Ainsi, en France,  34% des femmes allaitent exclusivement leur bébé à 2 mois[1] alors que dans les pays scandinaves, où le congé maternité est bien plus long, 98% des femmes allaitent leur bébé plusieurs mois[2].

Idées reçues sur l’arrêt de l’allaitement

Reprise du travail rime avec sevrage

La reprise du travail n’est pas nécessairement synonyme de sevrage. En effet, en France, la loi permet aux femmes qui viennent d’accoucher de prendre une heure répartie en 2 fois sur la journée, pour allaiter ou plus généralement tirer leur lait, et ce, pendant la première année de leur bébé. De plus, selon la taille de l’entreprise, un local dédié à l’allaitement doit être proposé par votre employeur pour vous assurer de l’intimité.

N'hésitez pas à vous renseigner auprès de votre entreprise (ou à informer votre employeur s’il ne connaît pas cette loi).

Mon bébé fait la « grève de la tétée » : je dois le sevrer

Certains bébés refusent subitement le sein et font, ce qu’on appelle communément une « grève de la tétée ». Ces épisodes peuvent survenir à différents moments pendant l’allaitement. Plusieurs raisons peuvent expliquer ce refus, et peuvent arriver lors de : 

  • Une maladie ou infection de type rhume, rhinite, nez bouché, poussées dentaires, otite… etc : votre bébé est inconfortable et il est alors gêné pour téter. Cela n’a pas de rapport avec le fait qu’il soit allaité. S’il était nourri au biberon, sa réaction aurait probablement été la même.
  • Un nouvel apprentissage, de nouvelles acquisitions ou étapes clés de son développement, un souci à la maison qui vous perturbe (comme la reprise de votre travail) peuvent le perturber et le “détourner” momentanément du sein. Là aussi, il réagirait probablement de la même façon en étant nourri au biberon. Alors rassurez-le. 
  • Une modification de l’odeur corporelle de la maman (changement de gel douche, de crème corporelle ou de lessive) ou du goût du lait maternel (suite à un changement dans son alimentation par exemple).

 

Pour aider votre enfant à reprendre le sein, sans le forcer ni l’affamer, vous pouvez essayer de :

  • Favoriser les contacts physiques avec votre bébé : massage, peau à peu, câlins, …
  • Créer de bonnes conditions au moment de la tétée : environnement calme, sans distraction, lui parler pour le rassurer et rester, vous aussi, très calme et sereine malgré son refus.
  • Proposer le sein différemment, en variant les positions, dans différentes pièces et différents moments et en alternant le sein gauche et le sein droit.

J’ai un désir de grossesse, je ne peux pas allaiter et tomber enceinte

S’il est vrai que l’allaitement peut, sous certaines conditions, retarder le retour de l’ovulation et donc la fertilité, il n’est pas rare qu’une femme tombe à nouveau enceinte alors qu’elle allaite. En cas de désir de nouvelle grossesse combiné avec le souhait d’allaiter, renseignez-vous auprès d’un professionnel de santé.

Je dois arrêter l’allaitement en cas de prise de médicament

La prise de médicament ou une intervention chirurgicale n’impose pas non plus obligatoirement un sevrage définitif. Vous serez parfois amenée à jeter durant quelques jours le lait que vous aurez tiré (pour maintenir la lactation) mais le fait d’avoir entretenu la lactation vous permettra de reprendre votre allaitement par la suite. Dans la mesure du possible, anticipez et renseignez-vous bien auprès de votre sage-femme ou de votre médecin sur la réelle nécessité de ne pas allaiter votre bébé durant cette période. Peu de médicaments interdisent vraiment l’allaitement.

Je ne peux pas reprendre l’allaitement si j’ai commencé le sevrage

Si vous venez de débuter le sevrage et que vous regrettez votre décision, il est peut-être possible de revenir en arrière. Il faudra simplement remettre votre bébé au sein très régulièrement pour relancer la production de lait. Si le sevrage est bien avancé, vous pouvez demander conseil à un.e spécialiste en allaitement et lactation pour voir si cela est envisageable et comment reprendre l’allaitement.

Comment arrêter l’allaitement ?

Anticiper pour un sevrage progressif de votre bébé

Une fois la décision du sevrage prise, et dans la mesure du possible, il est important d’inscrire le sevrage dans la durée. Plus la transition vers le biberon est lente, plus elle sera sereine pour votre bébé comme pour vous.

À l’inverse, un arrêt brutal de l’allaitement, s’il n’est pas impératif pour des raisons médicales, pourrait dérouter votre tout-petit, pas encore tout à fait prêt, et provoquer pour vous de pénibles phénomènes d’engorgement. 

Pour préparer cette étape, vous pouvez tirer votre lait (pour celles qui n’ont jamais donné de biberons de lait maternel avant) et le donner au biberon. Cela permettra au bébé de s’habituer à la tétine seule, puis au changement de goût du lait.

L’idéal est de prévoir entre 3 et 4 semaines pour un sevrage complet, progressif et en douceur.

Dans quel ordre supprimer les tétées?

Pour vous habituer (vous et votre bébé) à ces changements, il est conseillé de supprimer progressivement les tétées, en commençant par les moins abondantes. Exemple d’ordre de tétées à supprimer :

 

  • Tétée de l’après-midi,
  • Tétée du midi,
  • Tétée du soir,
  • Tétée du matin, généralement la plus importante.

 

Le rythme de suppression des tétées dépendra du temps que vous avez pour sevrer votre bébé, et du nombre de tétées quotidiennes. Idéalement, laissez 1 semaine entre chaque arrêt de tétée. Si cela n’est pas possible, dès que vos seins s’assouplissent et sont moins tendus (2/3 jours après l’arrêt de la tétée précédente), vous pouvez supprimer une nouvelle tétée (et ainsi de suite). 

 

Bien entendu, si vous avez opté pour un sevrage partiel, vous pouvez continuer à donner le sein le matin et le soir pendant longtemps si la situation vous convient.

En cas de baisse de lactation, n’hésitez pas à prendre conseil auprès d’une consultante en lactation ou de votre sage-femme, pour voir comment maintenir les tétées que vous souhaitez conserver

Que donner à la place du lait maternel ?

  • Quel que soit l’âge de votre enfant, prenez le temps de vous faire conseiller, en amont, par un professionnel de santé quant au choix de la préparation pour nourrisson ou préparation de suite qui lui conviendrait le mieux.
  • Veillez à choisir une tétine et un biberon adaptés à son âge, à respecter les règles d’hygiène lors de la préparation et conservation et surtout à respecter les quantités recommandées par rapport à son poids, son âge et surtout son appétit.
  • En cas de refus, vous pouvez faire donner les biberons par une personne tierce (co-parent, nounou, personne de l’entourage), au moins au début. Cela évitera à votre bébé de sentir l’odeur de votre peau et du lait maternel auxquels il est habitué et qui pourraient l’inciter à refuser son biberon.

JE RETIENS !

Jusqu’à 3 ans, le lait (lait maternel ou préparation infantile en cas de sevrage total) reste le pilier de l’alimentation du tout-petit. Selon l’âge de votre bébé, les quantités quotidiennes recommandées varient entre 500 ml et 800 ml.

Comment éviter l’engorgement ?

L’arrêt de l’allaitement rime parfois avec douleurs, seins tendus et écoulement de lait. Pour limiter au maximum ces engorgements dans les seins, vous pouvez suivre ces conseils :

  • Procédez au sevrage graduellement pour éviter l’engorgement et le risque de mastite.
  • En cas de douleurs, appliquez des compresses froides sur les seins. En effet, le froid peut aider à soulager l’inflammation.
  • Si vos seins sont tendus, vous pouvez exprimer un peu de lait en pressant légèrement vos seins ou à l’aide d’un massage aréolaire (demandez à un spécialiste de l’allaitement de vous montrer comment on réalise ce massage). Evitez cependant de trop vider et stimuler vos seins, cela relancerait la production de lait.
  • Optez pour un soutien-gorge adapté, bien ajusté qui maintient bien vos seins sans les comprimer. 
  • Ne prenez pas de médicaments : il n’existe aucun traitement pour limiter la production de lait. Celle-ci va diminuer naturellement, au fur et à mesure que le nombre de tétées va baisser. En revanche, demandez conseil à un.e professionnel.le de santé si vous avez besoin de soulager les douleurs liées au sevrage. Il pourra éventuellement vous indiquer une prise de médicaments, adaptés à votre situation.

En cas de difficultés lors du sevrage

Bébé ne veut pas être sevré

Si votre bébé refuse le biberon, vous pouvez essayer de :

  • Proposer le biberon aux moments où l’enfant est le plus calme possible, juste après une sieste par exemple, ou lorsque bébé est en éveil calme, et pas trop affamé.
  • Mettre en place de nouveaux rituels « mère-enfant » pour privilégier le contact physique : peau à peau, câlin, massage. Au début, il risquera peut-être de chercher le sein mais ces caresses le rassureront.
  • Selon son âge, l’accompagner vers plus d’autonomie, que ce soit lors de la prise de biberon ou lors d’une alimentation diversifiée.
  • Essayer de ne pas le forcer, il n’est peut-être pas encore tout à fait prêt.
  • Même si cela est souvent plus facile à dire qu’à faire, essayez de rester la plus calme possible. Plus vous serez sereine, plus votre enfant le sera également et acceptera facilement le biberon. 

Côté maman : où trouver de l’aide ? 

Si vous rencontrez des difficultés avant ou pendant le sevrage, vous pouvez vous faire aider par différent.es professionnel.les de santé, qui pourront vous prodiguer de nombreux conseils. N’hésitez pas à solliciter :

  • Le pédiatre qui suit votre enfant : il pourra vous indiquer les recommandations en lien avec votre situation personnelle et vous aider à mettre en place un plan d’arrêt de l’allaitement,
  • Un.e consultant.e ou conseillèr.e en lactation ou votre sage-femme : elle pourra vous accompagner durant la transition vers l’arrêt de l’allaitement en vous donnant des conseils pratiques et vous soutenir si c’est dur pour vous émotionnellement.
  • D’autres mamans : même si chaque situation est unique, il peut être utile d’échanger avec d’autres mères pour partager votre expérience et éventuelles difficultés. N’hésitez pas à vous rapprocher d’un groupe de parole de mamans par exemple ou de lire des témoignages de mères.
  • Votre entourage : il n’est pas rare qu’un bébé accepte plus facilement ses 1ers biberons s’ils sont proposés par une autre personne que sa maman, comme son papa, ses grands-parents, ses oncles ou tantes, ... Même s’il n’est pas toujours facile de déléguer les repas que vous étiez la seule à gérer jusqu’à maintenant, tentez de vous dire que vous permettez à d’autres personnes de partager ces moments avec votre bébé et essayez d’en profiter pour prendre un peu de temps pour vous…
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Chaque semaine, des conseils liés à votre étape

AVIS IMPORTANT

Le Laboratoire Gallia encourage l'allaitement maternel au moins jusqu'aux 6 mois de l'enfant en accord avec les recommandations de l'OMS. En effet le lait maternel est l'aliment le mieux adapté aux besoins spécifiques des bébés. Par ailleurs, la réglementation interdit aux industriels de l'alimentation infantile de communiquer sur leurs laits pour nourrisson (0-6 mois). Consultez votre médecin.

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