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Fausse couche : comment surmonter cette épreuve ?

Qu’est-ce qu’une fausse couche ?

La fausse couche est l’arrêt spontané d’une grossesse intervenant avant la 20e semaine de grossesse (22e semaine d’aménorrhée) entraînant la perte de son futur bébé. Sur le plan médical, c’est un évènement fréquent, qui n’a pas d’impact sur la santé des femmes concernées, ni sur leurs chances de mener une à bien une nouvelle grossesse pour avoir un bébé et devenir mère. Pour autant, il ne faut pas banaliser la fausse couche, qui n’a rien d’anodin sur le plan psychologique : le couple doit surmonter une vraie douleur, un réel deuil voire un traumatisme, selon les cas.

Quels sont les différents types de fausse couche ?

Peu de gens le savent : il existe différents types de fausse couche.

Les fausses couches les plus fréquentes surviennent lors du premier trimestre de la grossesse, on parle alors de fausses couches précoces. On les distingue des fausses couches tardives, qui ont lieu, elles, durant le deuxième trimestre de la grossesse et qui sont bien plus rares. Environ un tiers des mamans ont subi une fausse couche au cours de leur vie.

Dans la majorité des cas, il s’agit d’une fausse couche isolée : c’est-à-dire que la femme va malheureusement vivre une fausse couche mais mènera ensuite des grossesses sans encombre fort heureusement. La fausse couche isolée concerne environ 15% des grossesses. On la distingue des fausses couches à répétition qui arrivent bien plus rarement (1,5% des femmes) et concernent les femmes de moins de 40 ans, enceinte du même partenaire et qui a subi trois fausses couches précoces consécutives. Cette situation conduira généralement à la réalisation d'un bilan médical pour essayer de trouver une cause à l'arrêt de ces grossesses.

Le risque de fausse couche augmente avec l’âge : une femme de 40 ans aura environ 4 fois plus de risque de vivre cette situation douloureuse qu’une femme dans la vingtaine.

La fausse couche survient le plus souvent lorsque le corps de la femme détecte que l’embryon a des anomalies qui empêchent la survie de son futur bébé (anomalies chromosomiques ou anomalies du développement). C’est un fait important à souligner car bon nombre de futures mères se sentent, à tort, responsable de cette situation.

Pourquoi est-il important d’en parler ?

Les chiffres montrent bien que les fausses couches sont des évènements fréquents et qui peuvent toucher toutes les mamans. Pour autant, elles sont bien souvent passées sous silence. Et ce tabou entretient les difficultés que peuvent éprouver les femmes ou les couples concernés.

La principale difficulté liée à la fausse couche est le sentiment de solitude des personnes qui la traversent. La fausse couche survient souvent lors des 1ères semaines alors que le corps de la future maman n’a pas encore changé et que les futurs parents n’ont pas encore annoncé la grossesse à leurs proches. Il peut ainsi sembler difficile pour le couple d’envisager de parler à leur entourage de la perte de ce bébé, ne souhaitant pas leur imposer le douloureux ascenseur émotionnel qu’ils sont eux-mêmes en train de vivre. Un sentiment d’échec voire de honte et de culpabilité, de pas avoir réussi là où les autres paraissent si nombreux à avoir des bébés sans encombre, peut aussi empêcher les parents de se confier et s’enfermer dans leur douleur. Ces facteurs entrainent souvent l’isolement du couple durant ce deuil périnatal, alors que le soutien de leurs proches est pourtant un élément primordial qui pourrait les aider.

Dans cette épreuve qu’est la fausse couche, l’intensité de la douleur psychique ressentie par les parents ne dépend pas seulement de l’avancée de la grossesse, mais aussi de l’intensité du désir d’enfant, ou encore de la projection identitaire dans cette grossesse. Sans accompagnement psychologique, celle-ci peut durer plusieurs semaines voire plusieurs mois, laisser des traces et impacter durablement la parentalité des personnes concernées. Lors de la grossesse suivante, les parents peuvent notamment éprouver des réticences à se projeter dans cette nouvelle grossesse, cette future parentalité et l’accueil de ce nouvel enfant. Il est également fréquent que des angoisses se réactivent durant la grossesse, particulièrement lors de douleurs ou de symptômes similaires à ceux vécus précédemment ou encore à l’approche du terme où s'est arrêtée la grossesse précédente, craignant une nouvelle perte. Et c’est bien compréhensible. Certaines femmes peuvent également être traumatisées par la vue des pertes de sang constatées lors de leur fausse couche, ce qui peut entrainer une appréhension voire une peur de tomber enceinte à nouveau.

A qui en parler ?

Pour limiter les difficultés évoquées ci-dessus, il est primordial de pouvoir s’exprimer sur le vécu de cette fausse couche, autant dans sa tête que dans son corps.

Comme dans n’importe quel deuil, s’autoriser à exprimer ses émotions, à pleurer et à en parler avec sa propre mère par exemple ou avec des proches de confiance, permet de rompre l’isolement qui dessert ce processus. Les fausses couches touchant un grand nombre de parents, il y a fort à parier que vous découvriez que d’autres personnes de votre entourage ont également traversé cette épreuve périnatale avant de réussir à avoir un bébé.

Echanger avec des personnes qui ont vécues la même chose peut être un vrai soutien, mais cela est parfois plus facile avec des inconnus. Les groupes d’échanges sont donc une option très intéressante, d’autant qu’ils sont aujourd’hui facilement et rapidement accessibles grâce aux différents formats possibles : physiques (groupe de paroles) ou numériques (forum de discussion, groupe de paroles en visio…).

Il est également impératif de s’entourer de professionnels de santé à qui poser vos questions et confier vos inquiétudes, notamment en cas de symptômes suspects. Ils sauront vous rassurer sur votre santé et adapter le suivi des grossesses futures (pour notamment vous aider à passer la fenêtre temporelle qui vous inquiète). Ils pourront également vous renseigner sur les dispositions mises en place récemment dans le cadre de la loi du 7 juillet 2023, visant à favoriser l'accompagnement des couples confrontés à une interruption spontanée de grossesse. La principale mesure est de favoriser l’accès à l’accompagnement par un psychologue.

Le psychologue est un spécialiste de la santé mentale que chaque personne peut avoir besoin à un (ou plusieurs) moment(s) de sa vie de consulter. Il offre un accompagnement qui est le plus souvent ponctuel, durant quelques semaines ou quelques mois. Il propose un espace et un soutien permettant de penser à l’écart du quotidien, afin d’avancer dans votre deuil périnatal, d’élaborer votre parentalité ou encore de traiter votre traumatisme.

L’autre mesure phare de cette nouvelle loi est la mise en place dès début 2024, d’un arrêt maladie indemnisé sans délai de carence. Il est donc important d’en parler avec son médecin.

Pour conclure

Si le sujet de la fausse couche reste encore tabou, la parole tend à se libérer pour faire évoluer l’accompagnement des parents qui connaissent malheureusement cette situation. La loi du 7 juillet 2023 met en lumière l’importance de la prise en considération de l’impact de cet événement dans la vie des parents et de la mise en place d’accompagnements spécifiques pour soulager les bouleversements psychiques qu’il engendre.

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Le Laboratoire Gallia encourage l'allaitement maternel au moins jusqu'aux 6 mois de l'enfant en accord avec les recommandations de l'OMS. En effet le lait maternel est l'aliment le mieux adapté aux besoins spécifiques des bébés. Par ailleurs, la réglementation interdit aux industriels de l'alimentation infantile de communiquer sur leurs laits pour nourrisson (0-6 mois). Consultez votre médecin.

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