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Accouchement par Césarienne : tout ce qu'il faut savoir

Redoutée par les unes qui veulent un accouchement naturel, mais souhaitée par les autres pour échapper aux contractions utérines, on vous dit tout sur l’accouchement par césarienne. 

Mais avant tout, connaissez-vous votre date d’accouchement ? Vous pouvez la calculer afin de vous préparer au mieux !

Qu’est-ce que la césarienne ?

La césarienne est une intervention chirurgicale. Elle permet la naissance du bébé après une incision de l’abdomen et de l’utérus (hystérotomie). 

La césarienne concerne 21%[1] des naissances en France.

Pourquoi faire une césarienne ?  

Le recours à la césarienne est décidé lorsque les conditions, soit chez la mère, soit chez l’enfant, ne sont pas favorables à un accouchement par les voies naturelles. Elle peut être réalisée en urgence ou de manière programmée. Environ un tiers des césariennes sont programmées[2]. Dans les autres cas, elles sont réalisées en urgence avant ou pendant le travail, après une tentative de faire naître le bébé par voie basse.  

Pourquoi avoir une césarienne programmée ?

Pour des raisons liées au bébé

  • Position du bébé : si le bébé se présente par le front ou par l’épaule, une césarienne est nécessaire. S’il se présente par les fesses (présentation du « siège »), la césarienne peut être envisagée mais n’est pas systématique. Dans ce type de présentation et en l’absence de contre-indications, une manipulation appelée version pourra être proposée aux alentours de 36-37 semaines d’aménorrhées pour essayer de tourner le bébé et de le mettre dans la « bonne » position. 

  • Gabarit du bébé : un bébé trop gros par rapport à la taille du bassin de la mère pourra nécessiter une césarienne.

  • Retard de croissance important du bébé : il sera alors peut-être nécessaire de le faire naître avant la date prévue.

  • Accouchement multiple : la naissance de jumeaux ou de triplés (voire plus...) peut parfois nécessiter une césarienne.

Pour des raisons liées à la mère

  • En cas d’accouchement précédent par césarienne (selon le nombre, la raison et le déroulé de cette césarienne).

  • Si le placenta est mal placé et couvre encore le col de l’utérus (placenta prævia) ou s’il est attaché au muscle utérin (placenta accreta, increta ou percreta), une césarienne sera alors obligatoire.

  • Pour des raisons de santé : un diabète mal équilibré ayant un retentissement sur le poids fœtal, des problèmes périnéaux, certaines pathologies maternelles pourront parfois nécessiter un accouchement par césarienne.

  • En cas d’infections qui risqueraient d’infecter le bébé lors d’un accouchement par voie basse.

Pourquoi avoir une césarienne non programmée ?

La décision du mode d’accouchement est réévaluée tout au long de la grossesse mais aussi durant le travail. Ainsi, la césarienne peut être décidée quand l’accouchement par voie basse devient impossible, notamment :

  • Parce qu’il n’y a aucun progrès dans le travail :  le col ne se dilate plus, ou le bébé ne descend pas dans le bassin.

  • Parce que l’on observe sur l’enregistrement du rythme cardiaque fœtal qu’il y a un risque pour le bébé qui ne supporte plus les contractions utérines. 

  • Parce que le placenta se décolle de l’utérus.

  • …. 

Comment se passe une césarienne ?  

Il peut exister des variations d’une maternité à une autre, et selon l’équipe soignante.  

Mais d’une façon générale, la femme enceinte est hospitalisée la veille de l’intervention ou le matin même lors d’une césarienne programmée. Avant d’être conduite au bloc opératoire, il y aura une certaine préparation : retrait du vernis à ongles et des bijoux, rasage du pubis, douche, tenue pour le bloc (charlotte et blouse), prémédication éventuellement. 

Une fois dans la salle de césarienne, c’est l’équipe d’anesthésie qui intervient d’abord. 

Quelle anesthésie pour la césarienne ?

Toutes les femmes enceintes doivent systématiquement avoir une consultation préanesthésique entre le 8ème et le 9ème mois, même si l’accouchement n’est pas prévu par césarienne. Lors de celle-ci l’anesthésiste évoque les différents types d’anesthésies possibles. Le plus souvent, la césarienne est réalisée sous anesthésie loco-régionale (péridurale ou rachianesthésie). C’est-à-dire que seul le bas du corps est anesthésié, ce qui permet d’être consciente au moment de la naissance. L’anesthésie générale n’est qu’exceptionnellement nécessaire. Elle est alors mise en place au tout dernier moment. 

Dans tous les cas, on pose une perfusion, il y a une surveillance de la tension artérielle et du cœur avec des électrodes. Enfin, une sonde urinaire est mise en place. 

L’intervention chirurgicale

Lorsque l’anesthésie est en place et que tout est prêt, le gynécologue pratique la césarienne proprement dite. Pour ce faire, il pratique une incision horizontale, juste au-dessus du pubis. Le chirurgien doit ouvrir successivement différentes « épaisseurs » avant d’accéder à l’utérus : peau, graisse, aponévrose, muscles et péritoine.  

L’ouverture de l’utérus se fait sur sa partie inférieure. Une pression exercée sur le haut du ventre permet la sortie de l’enfant. Elle peut être ressentie par la mère. 

ZOOM SUR  : Le co-parent peut-il être présent  ?

Selon l’équipe médicale et les circonstances de la césarienne (programmée ou réalisée en urgence), le co-parent (ou accompagnant) pourra ou non venir au bloc. Si cela est possible, il sera alors préparé et habillé en tenue adaptée. Qu’il soit présent ou non au moment de l’intervention, il pourra effectuer le premier peau à peau dans les minutes suivant la naissance du bébé, après les premiers soins (si ce dernier est en bonne santé et qu’il n’y a pas de contre-indication) en salle de naissance, sauf si celui-ci reste avec la maman.

Après la césarienne

Après que l’obstétricien a coupé le cordon ombilical, le bébé est confié à la sage-femme ou au pédiatre qui le présente à la mère. Selon son état et l’équipe médicale, il peut parfois rester avec la maman pendant la suture et être mis en peau à peau.

Du côté de la maman : le placenta est retiré. Les différentes épaisseurs sont suturées une à une. La peau est refermée avec des agrafes, des fils résorbables ou non. 

Quelle est la durée d’une césarienne ?

L’intervention dure environ une heure. Le plus long est la suture des différentes couches après la naissance du bébé, qui peut prendre entre 30 et 45 minutes. 

Une fois l’intervention terminée, la maman est conduite en salle de réveil, où elle est surveillée durant 2 heures au moins et où on lui administre des traitements pour lutter contre la douleur. 

Durant ces 2 heures, il sera généralement possible de faire du « peau à peau » avec votre bébé et de réaliser une première mise au sein. En effet, l’allaitement est tout à fait possible après une césarienne. N’hésitez donc pas à vous préparer à l’allaitement.

Quels sont les risques lors d’une césarienne ?

La césarienne est une intervention courante dont le déroulement est simple mais, comme toute opération, ce n’est pas un acte anodin.

Les risques pour la mère

  • Lésions d’organes de voisinage

En cours d’intervention, des lésions d’organes de voisinage de l’utérus peuvent se produire de manière exceptionnelle : blessure de la vessie, des voies urinaires, de l’intestin ou des vaisseaux sanguins, nécessitant une prise en charge chirurgicale spécifique. 

  • Hémorragie

C’est la complication la plus redoutée lors d’un accouchement. C’est pourquoi les pertes de sang sont surveillées et quantifiées pendant et après l’intervention.  

Dans le cas exceptionnel d’hémorragie provenant de l’utérus pouvant menacer la vie de la patiente, une transfusion sanguine ou de produits dérivés du sang peut être rendue nécessaire. Dans cette situation, si les traitements médicaux et chirurgicaux spécifiques mis en œuvre pour traiter l’hémorragie sont inefficaces, il peut s’avérer nécessaire très exceptionnellement de réaliser une hystérectomie (ablation de l’utérus pour arrêter le saignement). 

  • Infections

Que ce soit une infection urinaire, suite à la pose de la sonde, ou de la cicatrice qui pourrait entraîner un abcès de celle-ci, la prévention est de rigueur et la surveillance durant le post-partum est là pour les dépister et les traiter si nécessaire. Le plus souvent de simples soins locaux suffisent. 

  • Embolie pulmonaire

Comme après toute intervention chirurgicale, un faible risque de phlébite ou d’embolie pulmonaire peut exister dans les jours suivants. C’est pourquoi des injections d’anticoagulants sont parfois prescrites et le port de bas ou chaussettes de contention recommandé. 

  • Risque pour les grossesses ultérieures

Le fait d’avoir eu une césarienne peut entrainer des complications pour les grossesses ultérieures telles qu’une rupture utérine (déchirure de la cicatrice sur l’utérus) ou une anomalie d’insertion du placenta. Celui-ci pourra s’insérer sur ou à proximité du col (placenta prævia) ou s’attacher de façon anormale au muscle de l’utérus (placenta accreta). D’autre part, cela augmente le risque d’avoir une nouvelle césarienne, bien que cela ne soit pas systématique.

Les risques pour le bébé

Une naissance par césarienne entraîne peu de risques pour le bébé, même si dans de rares cas cela peut mener à :

  • Une détresse respiratoire légère (et souvent passagère),

  • Une température corporelle basse, les salles d’opération étant fraîches,

  • Un risque de ​dysbiose, c’est-à-dire un déséquilibre du microbiote intestinal. En effet, en cas de naissance par césarienne, le bébé n’est pas au contact des microbes présents dans la flore vaginale, ce qui peut perturber le transfert du microbiote de la mère vers le bébé et altérer le développement de son système immunitaire[4].

Combien de temps pour se remettre d’une césarienne ?

Les premières 24 heures sont souvent douloureuses et nécessitent des médicaments antalgiques car les douleurs peuvent être soulagées. Le premier lever, après quelques heures est parfois difficile. Mais le personnel saura vous indiquer les bons gestes pour ne pas solliciter les muscles abdominaux. La récupération est très variable d’une femme à une autre. Certaines mamans marcheront dans les couloirs dès le lendemain, alors que d’autres auront encore du mal à se lever 2 jours après. 

La sortie de la maternité a généralement lieu entre le 4e et le 7e jour. 

La cicatrice

Vous la nettoierez, vous-même, au moment de la douche dès le lendemain. Selon qu’il s’agit de fils ou d’agrafes, ils seront retirés après 4 à 10 jours, par une sage-femme ou une infirmière se déplaçant à votre domicile, une fois que vous rentrerez chez vous. 

Une perte ou un changement de sensibilité autour de la cicatrice peut perdurer quelques mois. Toutefois, il est possible de masser la cicatrice pour la rendre plus souple. N’hésitez pas à en parler à votre sage-femme ou gynécologue.

Comme après un accouchement par les voies naturelles, il faudra plusieurs semaines avant de retrouver un ventre plat. 

 

Quand peut-on faire l’amour après une césarienne ?

Après un accouchement (que ce soit par voie basse ou par césarienne), le délai avant la reprise des rapports sexuels est une question très personnelle. Ce délai dépend à la fois de facteurs physiques (cicatrisation, douleur ou crainte de la douleur, etc.) et de facteurs psychiques (que cela provienne de la mère ou de son compagnon). 

Combien de césariennes peut-on avoir ?

Il n’existe pas de nombre précis maximum de césarienne, mais 3 césariennes sont déjà beaucoup. Attention cependant, la succession de césariennes peut limiter le nombre de naissances envisagées. 

Peut-on accoucher par voie basse après une césarienne ?

Le choix du type d’accouchement (de nouveau césarienne ou essai d’accouchement par les voies naturelles) après une césarienne dépend de la raison de cette césarienne et de la manière dont elle s’est déroulée.  

Une femme sur 2  ayant eu une césarienne aura de nouveau une césarienne. Si un essai d’accouchement par les voies naturelles est proposé après une césarienne, 7 fois sur 10, ce sera un succès.  

Après 2 césariennes, le mode d’accouchement sera discuté selon les équipes et la situation médicale. Mais après 3 césariennes, une nouvelle césarienne sera systématique.  

Se préparer à la césarienne[3]

En cas de césarienne programmée ou parce que c’est une éventualité évoquée par votre gynécologue durant votre grossesse, il est important de se préparer à la césarienne. N’hésitez pas à discuter au préalable avec l’équipe médicale qui vous accompagne pendant votre grossesse et à poser les questions qui vous inquiètent, de type :

  • Puis-je refuser une césarienne ?

  • Y a-t-il d’autres options ?

  • Expliquez-moi comment cela se passe concrètement ? 

  • Le co-parent peut-il être présent ?

  • Quels sont les risques et bénéfices par rapport à un accouchement par voie basse ?

Chaque accouchement est différent et chaque femme vit de façon unique la naissance de son bébé. Après ce moment magique, vous pourrez profiter de votre enfant durant votre congé maternité. Cela sera le moment idéal pour apprendre à le connaître et vous familiariser l’un à l’autre.

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AVIS IMPORTANT

Le Laboratoire Gallia encourage l'allaitement maternel au moins jusqu'aux 6 mois de l'enfant en accord avec les recommandations de l'OMS. En effet le lait maternel est l'aliment le mieux adapté aux besoins spécifiques des bébés. Par ailleurs, la réglementation interdit aux industriels de l'alimentation infantile de communiquer sur leurs laits pour nourrisson (0-6 mois). Consultez votre médecin.

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