LA PERIODE DU POST PARTUM 5 minutes

Parent épuisé : comment éviter le burn out parental ?

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Parent épuisé : comment éviter le burn out parental ?

D’après une étude menée en 2022 par l’Ifop pour Malo auprès de 1000 mères[1], 34% d’entre elles vivent ou ont vécu une situation de burn out maternel et 40% sentent qu’elles pourraient le vivre un jour.

Mais qu’est-ce que le burn out parental ? Quelles sont les causes et les conséquences sur soi et la famille ? Comment le surmonter ou l’éviter ?

Burn out parental : de quoi parle-t-on ?

Définition et symptômes

La notion de « burn out parental » ou « épuisement parental » a été fortement développée par Moïra Mikolajczak et Isabelle Roskam, professeurs de psychologie et directrices du « Parental Burnout Research Lab », centre de référence au niveau international en matière de recherche sur le burn out parental et autrices de plusieurs ouvrages [2] sur le sujet.

D’après elles, les parents souffrant de burn out parental présentent 3 symptômes principaux (plus ou moins présents et intenses selon les individus) :

  • Un épuisement profond, à la fois moral, émotionnel et physique, à ne pas confondre avec une simple fatigue passagère. Ainsi, le simple fait de penser à ce qu’il y a à faire (tâches à la maison, s’occuper des enfants...) est déjà épuisant.
  • Une distanciation affective avec son/ses enfant(s). Les tâches de la vie quotidienne, liées ou non à l’éducation et au soin des enfants sont réalisées en mode « pilote automatique », avec plus de distance, et moins de motivation.
  • Et 3ème symptôme, conséquence des 2 premiers : une perte d’efficacité, d’épanouissement et l’impression d’être un mauvais parent.

S’ajoute à cela un sentiment d’énervement, de violence ou d’irritabilité et une perte de patience, le parent se sentant épuisé et agressé au quotidien par les comportements de son/ses enfant(s).

Différences avec le baby blues et la dépression post partum

Le burn out parental se différencie du baby blues, qui est un trouble survenant dans les jours suivant l’accouchement de manière courte et transitoire, et qui s’explique notamment par des bouleversements hormonaux.

Il se différencie également de la dépression post partum puisqu’il est contextualisé et ne touche qu’une sphère de la vie, celui de la parentalité. Ainsi les autres sphères (professionnelles, amicales...) ne sont pas concernées. Il n’est cependant pas toujours facile de faire la différence la première année, la dépression post partum pouvant survenir jusque dans les 12 mois suivant la naissance de l’enfant.

Qui peut souffrir de burnout parental ?

Ce trouble de burn out parental touche aussi bien les mères que les pères, avec les mêmes symptômes et dans une proportion identique. Contrairement aux idées reçues, l’épuisement parental ne concerne pas seulement les parents de jeunes enfants ou les familles nombreuses mais tous les parents, quel que soit le nombre et l’âge de leur(s) enfant(s).

Causes et facteurs de risque

Plusieurs facteurs peuvent être à l’origine de ce trouble :

  • Un nouvel rôle de parent difficile à accepter,
  • La pression sociale dans une société où la parentalité est idéalisée et où l’on se doit d’être un « parent parfait »,
  • Le stress au quotidien (charge mentale, stress au travail...),
  • Le manque de soutien, qu’il soit réel (maman ou papa solo, conjoint peu présent, famille absente) ou émotionnel (sentiment de ne pas être compris),
  • Un bébé avec des forts besoins, souvent en demande et/ou qui pleure beaucoup,
  • Le manque de sommeil accumulé.

D’après Moïra Mikolajczak et Isabelle Roskam, si tous les parents peuvent être touchés par le burn out parental, certains profils de parents seraient cependant plus à risque :

  • Les personnes exprimant peu leurs besoins, qui ont du mal à « lâcher prise » et sont dans le contrôle permanent,
  • Les « perfectionnistes », qui se mettent la pression pour être parfaits dans toutes les sphères (familiale, professionnelle, amoureuse…),
  • Les personnes qui ont trop idéalisé la parentalité et connaissent un certain désenchantement suite à la naissance de leur enfant,
  • Les parents qui n’ont pas, ou peu, de moments de qualité avec leurs enfants et qui « s’obligent » à faire des activités uniquement pour leur(s) enfant(s), sans prendre eux-mêmes de plaisir.

Pour ces personnes, le burn-out parental survient quand la balance de santé émotionnelle est trop longtemps et fortement déséquilibrée par les « demandes », facteurs de stress (manque de sommeil, tâches ménagères et domestiques, disputes au sein de la famille, sollicitations incessantes des enfants, charge mentale, ...) par rapport aux « ressources » (temps passé pour soi, bons moments avec les enfants, sorties et loisirs, amis...).

Conséquences

Le burn out parental a des conséquences sur les personnes qui en sont victimes (père ou mère) mais souvent, l’entourage n’est pas épargné. Ainsi, ce trouble a une incidence sur :

  • Soi-même : la mauvaise estime de soi et le sentiment d’échec en tant que parent peuvent mener à des troubles psychiques voire, dans les cas les plus graves, à des idées suicidaires.
  • Son couple : le quotidien, la gestion familiale, la charge mentale, sources de stress et d’épuisement risquent d’avoir des répercussions au sein de son couple et entraîner disputes, baby clash, voire séparation.
  • Son / ses enfant(s) : la distance mise avec son enfant peut avoir des conséquences sur son développement psycho-affectif. L’agacement, l’irritabilité, le fait de ne voir ses enfants que comme des « tyrans » peut mener à des actes violents ou de la maltraitance (physique et psychologique).

En cas de signes ou symptômes, il est nécessaire de consulter rapidement votre médecin généraliste ou un autre professionnel capable de vous conseiller et de vous apporter une prise en charge adaptée.

Quelles sont les solutions pour éviter ou surmonter le burn-out parental ?

Si vous rencontrez des difficultés avec votre / vos enfants ou vous sentez démunis, ne restez pas seuls.

Voici quelques conseils et solutions pour vous aider à éviter ou surmonter l’épuisement parental.

S’informer dès la grossesse

Dès la grossesse, en tant que future maman ou papa, n’hésitez pas à vous informer auprès des professionnels de santé qui vous accompagnent, notamment des sage-femmes. Avec elles, vous pouvez aborder votre vision de la parentalité, votre futur rôle de parent et parler de vos éventuels sujets d’inquiétudes. L’entretien prénatal précoce vous offre notamment un moment privilégié pour aborder toutes vos questions, doutes et angoisses éventuelles de futurs parents. Ces professionnels de la périnatalité sauront vous apporter des réponses avec bienveillance.

Ne pas s’oublier

Même après la naissance de son bébé, il est nécessaire de se préserver, de s’accorder des moments seul(e) ou en couple et de prendre du temps pour soi (cinéma, balades, sorties entres amis ou en amoureux). Ce n’est pas égoïste de s’éloigner un peu de son/ses enfant(s). Au contraire ! Cela permet de se détendre et de décompresser pour mieux revenir vers lui/eux.

Éviter de trop se mettre la pression 

Moins se mettre la pression et apprendre à lâcher prise : le parent parfait n’existe pas ! Pour votre bien-être mental, il est primordial de prendre du recul par rapport à l’image que la société renvoie de la parentalité.

Savoir passer le relais

Pour ceux qui vivent en couple, votre conjoint(e) et vous formez une équipe. Il est important de vous soutenir dans cette période et d’y faire face ensemble, main dans la main. Si vous voyez ou ressentez que l’un d’entre vous est épuisé, prenez le relais sur certaines tâches quotidiennes simples. Le soutien est la clé !

Lever le tabou et en parler

Parce que le burn out parental est encore tabou dans une société où la parentalité est idéalisée, il n’est pas toujours facile de se confier sur son état. Et pourtant, il est primordial d’en parler autour de soi, au moindre doute ou signe d’épuisement.

  • Se confier à son entourage

En cas de difficultés, ne pas hésiter à en parler à ses proches, et notamment à son conjoint(e), qui saura vous épauler et prendre le relais.

C’est en discutant avec votre entourage, en récoltant des témoignages que vous vous rendrez peut-être compte que certains d’entre eux sont aussi passés par là. Vous pourrez ainsi partager vos expériences, moments de vie, ressentis et enfin vous sentir compris(e).

  • Consulter un médecin généraliste, professionnel de santé ou de petite enfance

Votre médecin généraliste est votre meilleur allié ! C’est lui qui vous connaît le mieux et saura voir un éventuel changement de comportement et / ou de personnalité. Il pourra poser le diagnostic, vous proposer un suivi adapté, avec éventuellement un traitement médicamenteux (antidépresseurs...). Si besoin, il saura vous orienter vers des séances avec un(e) psychologue ou un(e) psychiatre, dans une unité mère-enfant par exemple.

D’autres professionnels de santé ou de petite enfance (à l’école, dans les crèches...), formés aux questions de périnatalité pourront également vous accompagner et vous aiguiller.

  • Intégrer un atelier ou groupe de parole

C’est en vous ouvrant que vous réussirez peu à peu à accepter la situation et à vous sortir de cet épisode de burn out parental. Pour cela, rencontrer d’autres parents dans des lieux d’accueil parent-enfant ou intégrer un atelier / groupe de parole et d’échanges est idéal ! Vous vous retrouverez avec d’autres parents qui vivent une situation similaire à la vôtre et pourrez échanger sur différents sujets. Écoutés et encadrés par des professionnels de santé, vous pourrez vous exprimer librement lors de ces séances, sans jugement et dans une ambiance bienveillante.

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LABORATOIRE Gallia & Vous 

Laboratoire Gallia & Vous est présent pour vous accompagner dans vos questionnements de parents. Notre équipe d'experts est à votre écoute 24h/24 et 7j/7 pour vous répondre via le moyen de communication qui vous convient le mieux (téléphone, mail, chat en direct et service pour sourds et malentendants). Contactez-nous ici.

Nous vous proposons également des rendez-vous gratuits et confidentiels avec des professionnels de santé (sage-femme ou psychologue) qui vous contactent selon vos disponibilités. Connectez-vous sur Mon Suivi et prenez rendez-vous ici.

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AVIS IMPORTANT

Le Laboratoire Gallia encourage l'allaitement maternel au moins jusqu'aux 6 mois de l'enfant en accord avec les recommandations de l'OMS. En effet le lait maternel est l'aliment le mieux adapté aux besoins spécifiques des bébés. Par ailleurs, la réglementation interdit aux industriels de l'alimentation infantile de communiquer sur leurs laits pour nourrisson (0-6 mois). Consultez votre médecin.

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