La dépression post-partum est un trouble psychologique fréquent du post-partum, qui touche près de 17%[1] des mères et 8% des pères, dans les semaines suivant la naissance de leur bébé.
Il est important de reconnaître les symptômes de cette maladie pour se faire accompagner au mieux. En effet, une prise en charge adaptée permet de réduire les risques et les conséquences sur la santé mentale et physique.
Quels sont les symptômes de la dépression postnatale ? Comment les reconnaître et les différencier d’une fatigue passagère ou d’un baby-blues ?
Contrairement au baby blues, qui survient dans les jours suivant la naissance du bébé et qui est un état transitoire et généralement bénin, la dépression post-partum apparaît, elle, dans les 4 à 6 semaines après l’accouchement, ou plus tard, et peut durer plusieurs semaines ou mois si elle n’est pas traitée.
Si certains symptômes peuvent être identiques à ceux du baby blues (fatigue, tristesse, anxiété, pleurs, sentiment de découragement), ils se caractérisent par leur durée et leur intensité.
Même si les symptômes diffèrent selon les personnes concernées et sont plus ou moins intenses, voici une liste de signes possibles des états dépressifs. En cas de doute, consultez un médecin, qui pourra poser un diagnostic notamment via le test d'Edimbourg et éventuellement prescrire un traitement médicamenteux.
La découverte de la maternité peut être une période très difficile à vivre pour certaines mamans : changements hormonaux, acceptation d’un nouveau corps, nouveau rôle de parent à appréhender... La fatigue « post partum » due au nouveau rythme avec bébé dans les semaines suivant l’accouchement, aux nuits hachées, aux réveils nocturnes est tout à fait normale et concerne tous les parents. La gestion de la fratrie (s’il y en a), l’organisation de la maison, la reprise de travail, qui génèrent une charge mentale épuisante, sont autant de facteurs de risque pouvant l’accentuer.
Si la fatigue est particulièrement intense et tend à l’épuisement, si elle s’accompagne d’une fatigue psychique, d’une perte de motivation et d’énergie et perdure dans le temps, alors il peut s’agir des signes d’une dépression postpartum.
Tous les jeunes parents, et notamment les femmes, plus sujettes aux changements hormonaux après la grossesse, connaissent des épisodes de tristesse, accentués par la fatigue, le stress des premières semaines et les pleurs de leur bébé. Cette tristesse passagère est, la majorité du temps, compensée par les instants de complicité partagés avec son enfant lors de la construction de la relation parents-bébé.
La personne souffrant de dépression post-partum, elle, ressent une tristesse profonde dans sa vie quotidienne, que rien ne peut apaiser. Elle est si profonde qu’elle s’apparente à un sentiment d’accablement, de lassitude, voire d’abattement. Elle s’accompagne de pleurs incontrôlables, sans raison apparente.
Ce sentiment de tristesse peut avoir des conséquences sur le lien d’attachement entre le parent et l’enfant et avoir un impact sur le développement psycho-affectif du bébé. C’est pourquoi il est très important d’en parler à un professionnel de santé.
Les troubles de l’humeur, tels que l’irritabilité, les crises de colère, l’impulsivité, les sautes d’humeur, pouvant aller jusqu’à l’agressivité envers ses proches ou son enfant sont un autre signe de la dépression post-partum.
La peur de « mal faire » ou de « faire mal », les premières fois de bébé, les apprentissages au quotidien sont souvent sources d’inquiétudes pour les parents. Mais si cette inquiétude grandit de jour en jour et laisse place à une anxiété plus profonde, qui rend les interactions difficiles avec son bébé, cela peut être le signe d’une dépression post-partum.
Cette angoisse est telle qu’elle peut se muer en une indifférence vis-à-vis de l’enfant puisque le parent se sent incapable de s’en occuper, d’apporter des réponses adaptées aux besoins de son enfant et « préfère » ainsi, inconsciemment, s’en détacher. Une aide extérieure est alors nécessaire pour réussir à créer le lien parent-enfant.
Le parent souffrant de dépression post-partum, en plus du mal-être qu’il ressent, a un fort sentiment de culpabilité puisqu’il n’arrive pas à se réjouir alors même qu’il « devrait » être heureux. Rappelons que la dépression post-partum est pourtant un trouble fréquent, puisqu’il concerne près d’une maman sur 5 (16,7%[1]), et peut aussi toucher le père.
La mère ou le père qui connaît des signes de dépression a honte d’éprouver ces sentiments, n’ose pas en parler à son entourage et se renferme de plus en plus sur lui-même. Il peut en découler un isolement social alors même qu’il a besoin d’un accompagnement et d’une aide extérieure. Rester attentif à tous les signes de dépression post-partum et proposer son aide et son soutien est l’un des enjeux de l’entourage proche. Ces personnes (amis, familles proches...) jouent un rôle majeur dans la guérison de la personne souffrant de dépression post-partum.
Tristesse, troubles de l’humeur, fatigue et épuisement sont autant de symptômes pouvant entraîner des idées noires. Si celles-ci se transforment en idées suicidaires et mettent la vie de la personne en danger, une prise en charge immédiate est nécessaire. En effet, d’après une enquête de Santé Publique France menée en 2021[2], le suicide est l’une des premières causes de mortalité maternelle (13,4%) (avec les maladies cardiovasculaires).
D’autres symptômes, tels que des troubles du comportement alimentaire (TCA), une baisse de la libido (mise à mal par les bouleversements physiques suite à la grossesse et à l’accouchement) peuvent être aussi notés.
Si chaque parent peut éprouver de manière transitoire un (ou plusieurs) de ces symptômes pendant la période du post-partum, c’est leur accumulation qui peut être signe de dépression post-partum.
L’avis d’un professionnel de santé est alors déterminant pour poser un diagnostic précis et proposer un suivi médical adapté.
La psychose puerpérale
Dans des cas plus rares, et en cas de symptômes plus profonds encore que ceux observés chez les personnes souffrant de dépression postnatale, on parle de psychose puerpérale. Il s’agit d’une maladie rare, pour laquelle on observe d’autres troubles, plus sévères, et qui nécessite impérativement un suivi psychiatrique et un accompagnement sur la durée. La psychose puerpérale se manifeste par des hallucinations, du délire, des difficultés à être lucide et de l’agressivité, quelques fois même envers l’enfant. La maman doit alors être rapidement suivie par un professionnel car sa vie et celle de son enfant sont en danger.
« Que faire si je ne me sens pas bien ? »
Vous venez d’être parent et vous ne vous sentez pas bien ? Vous vous reconnaissez parmi les symptômes exprimés plus haut ? En cas de difficultés, face à une fatigue intense et un sentiment de dépression profond, il est important de ne pas rester seul et de savoir vous faire accompagner. Rapprochez-vous d’un(e) psychologue ou tout autre professionnel de santé à même de vous écouter et vous conseiller dans cette période difficile. Prenez du temps pour prendre soin de vous, de votre famille et écoutez-vous.
Vous avez des doutes ? Pour savoir si vous souffrez de dépression post-partum, parlez-en avec votre professionnel de santé qui pourra vous faire faire le test d’Edimbourg.
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Le Laboratoire Gallia encourage l'allaitement maternel au moins jusqu'aux 6 mois de l'enfant en accord avec les recommandations de l'OMS. En effet le lait maternel est l'aliment le mieux adapté aux besoins spécifiques des bébés. Par ailleurs, la réglementation interdit aux industriels de l'alimentation infantile de communiquer sur leurs laits pour nourrisson (0-6 mois). Consultez votre médecin.
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