Votre nourrisson ne cesse de pleurer, pour ne pas dire « hurler » et vous ne comprenez pas ce qui lui arrive ? Vous avez des difficultés pour le calmer et ne savez plus quoi faire ? Faut-il écouter votre grand-mère et le laisser pleurer « pour qu’il se fasse les poumons » ou faut-il le prendre dans les bras avec l’éventuel risque « qu’il n’apprenne pas à s’endormir seul » ? Tout cela vous épuise et vous avez l’impression d’être une mauvaise mère/un mauvais père… Rassurez-vous, c’est loin d’être le cas et on vous en dit plus sur les coliques.
Les coliques du nourrisson sont maintenant définies par l’existence de pleurs intenses et inconsolables, souvent associés à une agitation importante de votre bébé. Elles touchent une grande majorité des nourrissons de moins de 4 mois, mais de façon exacerbée chez certains.
Contrairement à ce qui se disait auparavant, il ne s’agit pas de douleurs abdominales voire de diarrhée. En effet, les enfants présentant des coliques sont en bonne santé.
Ces pleurs correspondent à une phase normale de leur développement neuropsychique sensoriel ; et ceci est temporaire.
Selon le Dr Morris Wessel, les “coliques du nourrisson”, aussi appelées “pleurs excessifs du nourrisson” correspondent à des pleurs durant plus de 3 heures par jour, pendant plus de 3 jours par semaine, depuis plus de 3 semaines. Sachez que leur durée est variable d’un enfant à l’autre, pouvant parfois atteindre douze à quinze heures par jour, ce qui peut être difficile à vivre pour vous parents. Il n’est pas rare qu’un bébé présentant des coliques gesticule beaucoup, montre des signes d’inconfort et qu’il soit même difficile de le coucher.
Si votre bébé pleure, cela ne signifie pas forcément qu’il a faim ou qu’il a mal. Gardez bien en tête que les pleurs sont un des seuls moyens pour votre enfant de s’exprimer à cet âge et que leur durée normale chez le nourrisson est de 1 à 2h par jour par périodes cumulées.
Si plusieurs raisons peuvent être identifiées avec l’aide du pédiatre de votre bébé, telles qu’une cause comportementale normale, un inconfort intestinal (gaz intestinaux, rots…), des facteurs alimentaires (une intolérance au lactose ou une allergie aux protéines de vache, par exemple), il existe aussi d’autres facteurs. En effet, ce que l’on met derrière les « coliques du nourrisson » peut concerner différents types de pleurs, pas toujours liés à des troubles digestifs, contrairement à ce que ce terme pourrait laisser penser :
1. Des pleurs survenant autour des heures des repas
Si votre bébé pleure systématiquement au cours de la tétée ou après celle-ci, plusieurs causes liées à l’alimentation de votre bébé et à sa digestion peuvent être évoquées :
● Votre bébé a tout simplement encore faim et réclame plus de lait !
● Un réflexe gastro-colique exagéré : ce réflexe naturel permet l’émission d’une selle après le repas. Chez certains bébés qui tètent un peu vite, sans pause ni rot, ou qui avalent beaucoup d’air en buvant leur lait, il peut s’avérer douloureux : plus votre bébé boit, plus il a mal au ventre, même s’il a encore faim.
2. Des pleurs survenant systématiquement le soir
Ces « pleurs du soir », durant en moyenne 3h, surviennent généralement entre 18h et minuit. Ils se produisent chez de nombreux bébés et sont une réelle source d’anxiété pour les parents, qui se sentent souvent démunis après avoir tout tenté pour consoler leur nourrisson.
Pourtant, malgré la fatigue et le stress qu’ils peuvent générer chez vous, gardez en tête qu’ils ne sont pas le signe d’une maladie ou de douleurs ressenties par votre bébé ! Si vous l’avez nourri, changé, bercé, câliné, promené et que rien n’y fait, il n’y a malheureusement rien d’autre à faire que de prendre votre mal en patience, en restant présent pour votre bébé… Si cela est trop difficile pour vous, ou que vous n’avez aucune possibilité de passer le relais pour souffler un peu (si vous êtes parent solo, par exemple), n’hésitez pas à en parler à un professionnel de santé.
3. Des pleurs survenant jour ou nuit, sans repère particulier
Si les pleurs de votre nourrisson ne surviennent pas systématiquement le soir ou que vous ne remarquez pas de lien avec les horaires des tétées, il convient de le faire examiner par un professionnel de santé. Il peut en effet être opportun de chercher une cause médicale, avec un examen clinique. Il peut s’agir d’une constipation douloureuse, d’une infection, ou encore d’un problème neurologique, métabolique ou génétique.
Il peut également s’agir d’une allergie aux protéines du lait de vache (APLV) : outre les pleurs, elle peut se manifester chez les nourrissons non allaités par des symptômes très variés (digestifs mais aussi cutanés ou respiratoires), apparaissant plus ou moins rapidement après la prise du biberon.
Si vous suspectez une allergie aux protéines de lait de vache, il est indispensable de consulter le médecin de votre bébé afin d’établir un diagnostic précis et de ne pas changer de formule sans avis médical. Seul un professionnel de santé saura vous accompagner dans la prise en charge de votre bébé.
Une fois la cause déterminée de manière plus précise, il pourra ainsi vous conseiller au mieux afin de soulager votre bébé et vous prescrire un traitement si nécessaire.
Les coliques font généralement leur apparition rapidement après la naissance, entre la deuxième et la sixième semaine de vie du bébé. Il est possible qu’elles s’intensifient ensuite pour atteindre leur paroxysme entre la sixième et la huitième semaine. Elles disparaissent habituellement vers l’âge de quatre à cinq mois.
Les coliques du bébé sont sources de préoccupations et de questionnements pour bon nombre de parents. Il n’existe pas de médicaments spécifiques pour soigner les coliques. Le meilleur remède, c’est vous ! Votre présence aimante et rassurante reste la méthode la plus efficace pour apaiser votre bébé.
Mais certaines astuces et mesures existent et peuvent, selon les cas, soulager votre nourrisson :
1. Allaitement et alimentation
Si votre bébé est allaité, ne changez rien ! Le lait maternel est l’aliment de référence du nourrisson durant ses premiers mois de vie : il couvre l’ensemble de ses besoins et assure son bien-être digestif. Ce moment privilégié apaise les coliques ! Si la digestion de votre bébé semble perturbée (reflux, constipation, gaz…), nous vous invitons à consulter notre article Les troubles digestifs du bébé allaité.
Bon à savoir
En cas de pleurs intenses et d’irritabilité excessifs, il est possible d’exclure de votre alimentation les produits laitiers pendant 2 à 4 semaines puis de les réintroduire si vous observez une amélioration des symptômes de votre bébé. Cependant, avant d’effectuer tout changement dans votre alimentation, demandez conseil à votre médecin.
Si votre bébé est nourri au biberon, évitez les multiples changements de lait infantile, et veillez à bien respecter les conseils de préparation des biberons : 1 mesurette arasée de poudre de lait infantile pour 30mL d’eau (n’utilisez jamais la mesurette provenant d’une autre boîte de lait) en mettant bien l’eau avant la poudre dans le biberon.
Il existe également des solutions nutritionnelles : si la cause des crises de pleurs de votre enfant a été identifiée, discutez avec son médecin des produits alimentaires les mieux adaptés pour apporter une réponse à cette dernière, comme un lait infantile à formule adaptée, par exemple.
Découvrez 5 conseils pour un petit ventre en pleine forme !
2. Peau-à-peau, portage et massages
La première chose à apporter à votre bébé pour tenter de l’apaiser est une ambiance calme : lumière tamisée, température modérée, ou encore musique douce seront pour cela de bons alliés ! Même si cela n’est pas toujours facile, surtout quand un bébé pleure depuis plusieurs heures, le fait que vous soyez vous-même détendu(e) est également préférable…
Odeur, chaleur, voix rassurante… Autant d’éléments bénéfiques apportés par le peau-à-peau et le portage. Un moment privilégié à partager avec votre enfant pour lui apporter calme et tranquillité. Vous pouvez l’installer, en couche, tout contre votre torse nu, en position verticale, les jambes repliées comme dans une écharpe de portage, afin de bien respecter sa physiologie. Selon la température, n’hésitez pas à le couvrir d’une petite couverture. Il ne vous reste plus qu’à le bercer ainsi ou à marcher pour tenter de le calmer.
Si cette position ne semble pas lui convenir, vous pouvez également installer votre bébé (habillé) en plaçant son ventre sur votre avant-bras, les jambes à califourchon, sa petite tête déposée sur votre bras opposé. Vous pouvez ainsi le bercer, ou encore vous promener calmement.
Des balades en porte-bébé ou en écharpe de portage pour apaiser votre tout-petit peuvent s’avérer également bénéfiques. Certains enfants apprécient particulièrement les trajets en poussette ou en voiture !
La finalité de toutes ces tactiques est d’arriver à apaiser votre nourrisson en lui rappelant des sensations proches de celles qu’il vivait lorsqu’il était dans votre ventre et que vous bougiez, marchiez, …
Pour soulager les coliques de votre nourrisson, vous pouvez également réaliser un massage du ventre pour le détendre, et ce de manière régulière. Avec deux doigts, effectuez avec douceur de petits cercles croissants, dans le sens des aiguilles d’une montre, sur le petit ventre tendu de votre bébé.
Enfin, vous pouvez tenter la technique « Robert Hamilton », ce pédiatre californien rendu célèbre par sa méthode qui calme les bébés en 10 secondes. Cependant, avant de tester cette technique seuls chez vous, nous vous recommandons de demander conseil à votre pédiatre, afin de vous assurer d’effectuer ces gestes en toute sécurité pour votre bébé. À vos marques, prêt, consolez ! Et surtout ne le laissez pas pleurer comme nos grands-parents peuvent parfois le conseiller. Aujourd’hui, il est conseillé de prendre un bébé dans les bras dès qu’il semble en avoir besoin.
Si votre bébé mange bien et grandit bien, soyez rassurés, il est en bonne santé.
En revanche, si vous observez un changement de comportement de votre enfant, qu’il grossit difficilement, mange mal, vomit, a le ventre distendu, ou si d’autres signes apparaissent (reflux, régurgitations, difficultés d’émission des selles…), consultez votre professionnel de santé.
En cas de doute ou si ces symptômes persistent, n’hésitez pas à vous rapprocher à nouveau du professionnel de santé qui suit votre enfant. Vous pouvez également lui parler de votre propre ressenti, en tant que maman ou papa : les pleurs intenses et les cris de votre bébé sont fatigants et angoissants. Vous n’arrivez pas à le calmer, et cela vous inquiète : c’est tout à fait normal ! Vous pouvez vous impatienter face à cette situation que vous pouvez, par moment, avoir du mal à contrôler. Cela peut arriver, ne culpabilisez pas. Ajoutez cela au manque de sommeil lié aux nuits entrecoupées de réveils pour nourrir votre bébé, vous êtes tout simplement fatigué(e). Et cela se comprend !
Si cela est possible, relayez-vous, entre parents pour prendre soin de votre bébé chacun à votre tour, ou demandez à une autre personne de vous aider. Si vous êtes seul(e), posez délicatement votre bébé dans son lit et changez de pièce. Dans tous les cas, essayez de prendre le temps de vous reposer !
LIRE PLUS
Le Laboratoire Gallia encourage l'allaitement maternel au moins jusqu'aux 6 mois de l'enfant en accord avec les recommandations de l'OMS. En effet le lait maternel est l'aliment le mieux adapté aux besoins spécifiques des bébés. Par ailleurs, la réglementation interdit aux industriels de l'alimentation infantile de communiquer sur leurs laits pour nourrisson (0-6 mois). Consultez votre médecin.
J'ai compris